Mes chers frères et soeurs que Dieu vous benisse
J'ouvre ce fil de discussion au sujet de la croyance musulmane et plus prescisément pour comprendre l'évolution des écoles de croyances qui sont apparut après la disparition du messager de Dieu
Ces écoles de croyances sont apparut pour différentes raisons liés à l'interprétation du Coran mais aussi des évènements politiques du moment ou pour parfois asseoir un pouvoir ou un règne
Il ne s'agit pas ,ici, de defendre telle ou telle école de croyance ou de dénigrement mais essentiellement de comprendre pourquoi il y a eu des oppositions des croyants dans ce domaine
Ainsi il sera plus simple de comprendre les divergences qui parfois naissent entre les croyants au sujet de la croyance musulmane
Le motazilismeEtymologieLe mot motazilisme (en arabe
المعتزلة) tire son origine de la racine
اعتزل signifiant «
quitter », « abandonner», « déserter »
OrigineLe motazilisme est apparu au VIIIe siècle à Bassorah lorsque
Wasil Ibn 'Atta' quitta les leçons de
a-Hasan al-Basri à la suite d'une dispute théologique.
Ainsi, lui et ses partisans furent nommés motazilites, «
ceux qui ont quitté». Par la suite, ils se nommèrent eux-mêmes Ahl al-'Adl wa al-Tawhid (Peuple de la justice et du monothéisme) d'après la théologie qu'ils adoptèrent.
La théologie motazilite se développa sur la logique et le rationalisme de la philosophie grecque et chercha à combiner les doctrines islamiques avec celle-ci, en montrant ainsi leur compatibilité.
À cette période, différentes questions étaient l'objet de débats parmi les théologiens musulmans, par exemple si
le Coran est créé ou éternel, si le mal peut être créé par Dieu,
la relation entre la prédestination et le libre arbitre, si les attributs de Dieu dans le Coran doivent être interprétés allégoriquement ou littéralement et
si ceux qui sont dans le péché auront une punition éternelle en enfer.La même période voyait également se développer différentes hétérodoxies au sein de l'Islam, qui subissait également un certain nombre d'attaques athéistes, comme celles de l'apostat Ibn al-Rawindi.
La pensée motazilite fut développée dans ce contexte et avait pour but de résoudre ces problèmes.
Le motazilisme met l'accent sur
cinq principes.Le monothéisme (tahwid) : Dieu ne peut être conçu par l'esprit humain. Ainsi, ils affirment que les versets du Coran décrivant Dieu comme étant assis sur un trône sont allégoriques. Les motazilites affirment que le Coran ne peut pas être éternel, mais a été créé par Dieu, sinon l'unicité de celui-ci serait impossible. Ils poussèrent leur conception allégorique à l'extrême et nommèrent leurs opposants anthropomorphistes.
La justice divine (Adl) : devant le problème de l'existence du mal dans un monde où Dieu est omnipotent, ils mirent en avant le libre arbitre des êtres humains et présentèrent le mal comme étant généré par les erreurs des actes de ceux-ci. Dieu ne fait pas le mal et demande aux hommes de ne pas le faire non plus. Si les actes maléfiques d'un homme provenait de la volonté de Dieu, alors la notion de punition perdrait son sens car l'homme suivrait la volonté divine quels que soient ses actes.
Promesse et menace (al-Wa'd wa al-Wa'id) : ce principe regroupe les questions sur le dernier jour et le jour du jugement où Dieu récompensera, avec ce qu'il leur aura promis, ceux qui lui ont obéi et punira ceux qui ont désobei avec la damnation et les feux de l'enfer.
La position entre les deux extrêmes (al-manzla bayn al-manzilatayn) : ce principe indique une position médiane entre ceux qui prétendent que les pécheurs resteront éternellement en enfer et ceux qui prétendent que ceux-ci ne seront pas punis.
Réaliser le bien et ne pas commettre le mal (al-amr bil ma'ruf wa al-nahy 'an al munkar) : ce principe permet la rébellion contre l'autorité, si celle-ci est injuste, comme un moyen d'empêcher le mal.
Chacun de ces principes étaient différents de ceux prônés par les écoles théologiques de l'Islam de l'époque.
Développement historiqueAprès sa fondation au VIIIe siècle, le motazilisme devint la croyance officielle à la cour du califat abbasside au début du IXe siècle, après avoir été officiellement embrassé par le calife al-Ma'mun. Néanmoins il ne se répandit que parmi les cercles intellectuels et n'eut aucune assise dans les populations du califat.
Sous al-Ma'mun, une persécution (la Mihna) eut lieu entre
833 et
848 contre les érudits qui n'adhéraient pas au motazilisme. La Mihna forçait les non-adhérents à renoncer ouvertement à la doctrine affirmant que le Coran est éternel et d'accepter que celui-ci ait été créé. Le zèle des motazilistes est montré par la non-libération des prisonniers musulmans, aux mains des Byzantins, affirmant la non-création du Coran.
Peu après ce règne, l'école motaziliste perdit son assise auprès de la classe dirigeante et au XIIIe siècle, cette théologie avait disparu de l'Islam sunnite.
Héritages et conséquences du motazilismeBien que son rationalisme fût séduisant auprès des classes éduquées de l'époque, le motazilisme ne se répandit guère parmi les masses, probablement du fait de sa nature élitiste. Après son adoption par les dirigeants et face à la persécution qui s'ensuivit, son impopularité grandit dans le peuple.
Les motazilistes s'étaient intéressés au début aux attaques que subissait l'Islam de la part des non-musulmans ; ils devinrent rapidement obsédés par le débat avec les autres théologies et courants de pensée à l'intérieur de l'Islam lui-même.
En réponse au motazilisme,
Abu al-Hasan al-Ash'ari, initialement un motaziliste lui-même, développa la méthodologie dite
Kalam, basée sur la dialectique grecque et fonda ainsi l'école de pensée acharite. Par la suite, influencée par
l'acharisme, l'école
maturidite apparu et son fondateur écrivit plusieurs livres réfutant plusieurs des croyances motazilites.
Enfin, plusieurs courants chiites, en particulier les
duodécimains, ont embrassé certaines des doctrines motazilites et les ont incorporées à leurs théologies.
Tentatives modernes
Quelques tentatives modernes pour rétablir ce courant de pensée, particulièrement dans le but de contrebalancer les mouvements traditionalistes salafiste et wahhabite. Cependant ces tentatives n'ont guère eu de succès.
Personnages célèbresIbrahim al-Nazzam
al-Jubba'i
Abu Huthail al-'Allaf
al-Qadi Abdul Jabbar
al-Jahiz écrivain et linguiste.
al-Mawardi juge et écrivain (sur la politique)
Ibn Abi al-Hadid poête qui rassembla les paroles de Ali Ibn Abi Talib
al-Zamakhshari, exégète du Coran
A suivre